Juliette Mock

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Écoute une chose me tourmente, dans ton atelier, il y avait une grande table, et dessus une branche ; inerte.

Je passe mon chemin et plus tard, la branche, je l’aperçois appuyée contre un mur. Je lui tourne alors le dos et la retrouve dans un coin sur un carrelage plus ou moins huileux.

Délicatement, des constructions à la mine de plomb sur un lit noir apparaissent et disparaissent sous les plafonniers fluorescents de ton atelier. Je retrouve la branche, résolument dans l’ombre, pas loin de tes pinceaux, l’huile s’accroît, les traits s’affinent et se dissimulent dans une masse noire. Derrière au loin des nuances pâles éclairent la scène. Il y a maintenant déjà quelques jours que j’ai délaissé cette branche, la quittant du regard, plus tard je ne la verrais plus et ce carrelage toujours gras. Et bien, aussi démentiel que cela puisse paraître je voudrais faire pousser des fleurs sur ces carreaux.

Un chiffon, juste un bois, un bois mort et cassant valsant discrètement dans l’atelier et me voilà pensait à un lys.

Juliette Mock

Texte écrit à l’occasion de l’exposition Frichorama, 16 septembre 2017