Aline Legrand — Manoir de Soisay
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Benoît Blanchard dessine sur des feuilles pliées en cahier, le dos tourné aux larges baies ouvrant vers le jardin.
Il hachure, gratte, laisse filer sa plume, la pointe du crayon à la poursuite d’une chimère. Figurer des nuées en multiples variations, éthérées, minérales, organiques ou picturales.
Page après page, l’artiste retient par le cerne bleu la couleur laiteuse d’un nuage.
La multiplication des images au fil des jours imprime un mouvement, un souffle d’impermanence. Ciel de papier où défilent des paysages polymorphes et insaisissables.
Dans les deux grandes toiles peintes à l’huile, des traits épais s’étirent d’un bord à l’autre, s’épanchent, se désintègrent, disent la fugacité des phénomènes atmosphériques.
Dans les toiles comme les dessins il écrit le ciel, assumant le grand écart avec le monde visible.
Aline Legrand
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Ce texte a été écrit à l’occasion de la résidence au Manoir de Soisay à l’été 2023